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March 08, 2008

La reine des violettes africaines ... et un secret du changement thérapeutique.

Dans le travail clinique que je fais auprès des enfants et des adolescents, un parent ou un enseignant arrivera dans mon bureau pour me parler de toutes sortes de difficultés ou de problèmes - par exemple, d'un enfant qui n'écoute pas ou d'un ado qui n'aide pas à la maison – et on me demandera souvent des « trucs » pour motiver le jeune à changer son comportement. En effet, ce que j'aimerais partager avec vous est un « truc » parmi les plus puissants, que je n'utilise pas uniquement auprès de mes jeunes clients, mais aussi dans mon travail auprès des couples et des familles– et bien sûr, je dois avouer, avec mes propres enfants. Il s'agit de remarquer qu'est-ce qu'ils font bien – même s'il s'agit d'une exception plutôt rare – et ensuite, de le souligner verbalement. J'aimerais illustrer ce concept avec un récit d'un thérapeute réputé, Milton Erickson.

Dr. Erickson raconte qu'un de ses collègues lui demanda un jour d'aller voir sa mère qu'il trouvait extrêmement déprimée. Le docteur Erickson se rendit donc chez la dame, qui l'a reçu dans une salle de séjour obscure où de lourds rideaux tirés empêchaient la moindre clarté de filtrer. Durant leur conversation, elle lui confia qu'elle ne sortait qu'une fois par semaine pour aller à l'église et qu'elle rentrait toute de suite après le service. Elle n'avait pas d'amis, elle ne voyait rien de positif.

Le docteur Érickson, constatant que cette dame était effectivement très déprimée, lui demanda alors de lui faire visiter l'immense demeure qu'elle habitait. Toutes les pièces étaient aussi sombres et tristes les unes que les autres, un peu comme la vie de la dame. D'épais rideaux bloquaient toute clarté. Soudainement, ils entrèrent dans une petite pièce très éclairée. Les rideaux étaient grand ouverts et laissaient pénétrer les rayons de soleil par toutes les fenêtres. Il y avait des plantes partout dans la pièce et au moment ou la dame commença à lui expliquer qu'elle cultivait des violettes africaines à partir de boutures, Erickson remarqua que son visage s'illumina pour la première fois. Soudain, Erickson s'exclama : « Je viens de trouver un remède à votre dépression ! » Il lui proposa d'apprendre les dates d'anniversaire de tous les gens qui fréquentaient son église et simplement de leur offrir à chacun, le jour de leur fête, une de ses violettes. Ensuite elle pourrait leur expliquer comment en prendre soin.

La solution proposée par le docteur Erickson, que la dame accepta d'essayer, donna des résultats remarquables. Des années plus tard, il relata cette histoire à ses étudiants en tenant un journal jauni à la main, ou l'on pouvait lire en gros titre : « La reine des violettes africaines n'est plus. Des milliers de personnes pleurent sa disparition. » Cette dame avait pris la suggestion du docteur à cœur. Les gens qui recevaient une violette africaine en pot étaient touchés par son geste et elle s'était ainsi fait de nombreux amis. D'un petit brin de positif dans sa vie, le seul en effet, en est découlé beaucoup de changement positif. Les violettes avaient, en effet, transformé sa vie. Les étudiants du docteur Erickson lui posèrent la question : « Mais comment vous avez décidé d'utiliser les violettes africaines comme un levier pour le changement thérapeutique ? » Il répondit : « C'est simple : c'était la seule chose dans sa vie qui allait bien. »

Pareillement, c'est tellement facile pour nous de ne voir que les problèmes de comportement, les côtés « sombres » de nos enfants ou de nos élèves plutôt que nous attarder à leurs bonnes actions ou leurs bonnes qualités. Nous devons plutôt les « surprendre en train de faire quelque chose de bon » - de mettre plus d'accent sur les « violettes africaines », les exceptions positives, que sur l'obscurité, et verbaliser le positif qu'on voit afin de le renforcer et le mettre davantage en évidence. Même si le comportement positif qu'on soulève (mon enfant m'écoute, mon ado se montre responsable) s'agit d'une exception qu'on ne voit que rarement, d'y mettre l'accent augmentera les chances qu'on le revoit plus souvent. Je vous encourage à trouver vos propres « violettes » dans la vie des enfants que vous connaissez . . . même s'il faut creuser un peu !

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